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Le bureau exécutif de l'AVOMM

"L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on a fait de nous." Jean-Paul Sartre

"L'Association d'aides aux veuves et aux orphelins de mauritanie (AVOMM) qui nous rassemble, a été créée le 25/12/95 à PARIS par d'ex-militaires mauritaniens ayant fui la terreur, l'oppression, la barbarie du colonel Mawiya o/ sid'ahmed Taya ......
Ces rescapés des geôles de ould Taya, et de l'arbitraire, décidèrent, pour ne jamais oublier ce qui leur est arrivé, pour garder aussi la mémoire des centaines de martyrs, de venir en aide aux veuves, aux orphelins mais aussi d'engager le combat contre l'impunité décrétée par le pouvoir de Mauritanie."
E-mail : avommavomm@yahoo.fr

Bureau exécutif

*Ousmane SARR, président
*Demba Niang, secrétaire général
*Secrétaire général Adjt; Demba Fall
*Alousseyni SY, Chargé des relations extérieures
*Mme Rougui Dia, trésorière
*Chargé de l’organisation Mariame Diop
*adjoint Ngolo Diarra
*Mme Mireille Hamelin, chargée de la communication
*Chargé de mission Bathily Amadou Birama
Conseillers:
*Kane Harouna
*Hamdou Rabby SY










AVOMM

Ibrahima Moctar SARR et Hamdou Rabbi SY disent-ils un peu la même chose ? Quelle démocratie adouber et quel coup d’état criminaliser ?

Réponse à mon frère et ami Ciré BA
Par Ousmane DIAGANA
Secrétaire National de l’AJD/MR chargé des Relations Extérieures
Porte-parole du Candidat Ibrahima Moctar SARR lors de l’élection présidentielle de 2009


Ibrahima Moctar SARR et Hamdou Rabbi SY disent-ils un peu la même chose ? Quelle démocratie adouber et quel coup d’état criminaliser ?
Dans une contribution intitulée « Il me semble que Hamdou Rabbi SY et Ibrahima SARR disent un peu la même chose », postée sur AVOMM.COM, mon frère et ami Ciré BA, après avoir rappelé historiquement les différentes compétitions électorales, sur fond de « démocratie » en Mauritanie, précise que la question de la cohabitation a toujours été soulevée à toutes les élections depuis 1946 sans être réglée. Pourtant, parlant de cette même question nationale, l’auteur affirme tranquillement qu’« elle doit être résolue par l'instauration de la démocratie, l'organisation d'élections libres et transparentes ». Au-delà de la contradiction apparente dans ses propos, il me semble qu’Ibrahima Moctar SARR prend le problème à l’envers et ne semble pas dire la même chose que mon autre ami et frère Hamdou Rabbi SY, comme on le verra plus loin. Ailleurs, l’auteur de cette contribution affirme qu’il faut « criminaliser les coups d’états et exiger de l'armée qu'elle reste dans les casernes». Enfin, il dit être convaincu que « notre armée n'est plus qualifiée à s'impliquer dans la vie politique ».

Une criminalisation des coups d’états ?

A priori, on ne peut qu’espérer, et être heureux qu’il n’y ait plus de coup d’états nulle part dans le monde. Surtout plus chez nous ! Il s’agit là d’un vœu que tout parti politique qui se bat pour conquérir le pouvoir par la voie des urnes est censé partager.

Il est vrai qu’avec le putsch des Généraux du 23 avril 1961, également appelé putsch d'Alger en réaction contre la politique du président de la République, le général de Gaulle, et de son gouvernement, qu'ils considéraient comme une politique d'abandon de l'Algérie française ; le coup d’état de PINOCHET en 1973 au Chili et les 17 ans de dictature que le peuple chilien a endurés, le putsch de VIDELA en Argentine, en 1976, avec ses 30.000 assassinats et sa chasse aux 500.000 opposants contraints à l’exil, on est tenté de demander la criminalisation des coups d’états et demander aux militaires de rester dans les casernes.

Mais lorsqu’au nom d’une « démocratie » qui n’en est pas une, on se maintient, dans certains pays, au pouvoir, ou bien, lorsque, sous couvert de « démocratie », on permet à un système raciste, voire fasciste ou nazie de prospérer, soit le peuple s’est trompé- or, il semble que le peuple a toujours raison-, soit le représentant du peuple élu a détourné le choix du peuple. En 1933, le peuple allemand porte, d’une façon dont le caractère démocratique est incontestable, un homme à la chancellerie. Cet homme s’appelle HITLER. On connaît la suite.

Cet exemple, aussi provocateur qu’il apparait, a existé. Ce fut une triste réalité qui ne doit sûrement pas faire désespérer des choix du peuple et de la démocratie. Mais en même temps, c’est une manière de dire que des « civils » ont été portés au pouvoir au nom de la « démocratie », démocratie qui a été dévoyée après. Si un coup d’état avait empêché HITLER d’assouvir ses desseins criminels, fallait-il condamner ses comploteurs ?

Plus près de nous, l’exemple du NIGER est éclatant. Pourquoi des « démocrates nigériens » doivent-ils en vouloir aux tombeurs de Mouhamadou TANDIA? Pourquoi condamner les militaires nigériens alors qu’ils sont en train de restaurer la démocratie qu’un civil pourtant « démocratiquement élu » a complètement prise en otage et mise en coupe réglée?

Toujours dans notre continent, pourquoi veut-on que des Darfouris martyrisés se plaignent si demain un coup d’état emportait Omar El Béchir ? Au nom de quel idéal démocratique, parfois irréel, demander la criminalisation de coups d’états qui emportent avec eux tous les dictateurs tropicaux « pourtant élus » et qui profitent de la naïveté, de la faiblesse, de la pauvreté de leur peuple pour les écraser davantage ?

Pourquoi doit-on criminaliser un acte qui peut être salutaire, pour les peuples dans des situations plus qu’abracadabrantesques comme celles que certains peuples vivent en Afrique ? Pourquoi, en mauritanien épris de justice, de paix et d’unité nationale, ne pas se réjouir d’un coup d’état qui emporte OULD TAYA et sa dictature sanguinaire et génocidaire ? Pourquoi en vouloir à un HANANA et criminaliser son acte salutaire pour avoir tenté de nous débarrasser du dictateur du désert ? Pourquoi condamner ou accepter de criminaliser le coup d’état des officiers négro-africains qui n’en pouvaient plus de cette discrimination inique, de ce racisme d’état abject qui les déshumanisait et continue encore de sévir aujourd’hui ?

Pourquoi criminaliser les coups d’états lorsque des dictateurs militaires ou civils, incompétents, iniques, corrompus, parfois génocidaires, déposés comme on en a connu dans le monde, malmènent leurs peuples pour se maintenir au pouvoir au mépris de la volonté de ces derniers? Pourquoi verser une larme de crocodile si on se débarrasse de pantins?

En Mauritanie, des coups d’états souhaités ou soutenus par de « prétendus démocrates »

Un homme politique mauritanien de premier plan de l’opposition a laissé entendre récemment que si le régime de Mohamed Ould Abdel AZIZ était renversé par un coup d’état, il ne verserait pas une larme. Normal, il le combat en ce moment! Comme il n’a pas versé de larmes lors du putsch contre Ould TAYA qu’il combattait à l’époque. Il faisait même partie de ces hommes politiques mauritaniens, et ils étaient nombreux, qui ont sillonné l’Europe et le monde, en VRP des militaires du Comité Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD), pendant qu’Ibrahima Moctar SARR seul contre tous les appelait à la retenue, pour éviter aux putschistes toute sanction internationale. Pourtant SARR les appelait à la raison pour qu’enfin, la classe politique qui, presqu’unanimement traumatisée par la déchirure nationale des années de braise, se ressaisisse et impose aux militaires de régler les vrais problèmes de la Mauritanie avant tout soutien : il s’agissait de prendre en compte, à l’époque, la résolution, ou à tout le moins, un début de solution de la question de la cohabitation en discutant ou en négociant, avec les militaires du CMJD, le retour des déportés, le règlement de la question du passif humanitaire. Pourtant, même la communauté internationale semblait faire de la question des droits de l’homme une exigence minimale. C’est malheureusement, une partie de la classe politique qui volera au secours de la transition du CMJD qu’il ne « fallait surtout pas surcharger » avec des questions aussi sensibles. D’ailleurs, le président du CMJD a bien enregistré le message et a, dès lors, décidé de balayer, d’un revers de main, toute velléité d’opposants ou de militants de droits de l’homme de faire du retour des déportés et du règlement du passif humanitaire une priorité. C’est donc bien une partie de l’opposition actuelle qui a donné carte blanche aux militaires de laisser ces questions en suspens. A partir de là, le seul objectif des militaires était l’instauration de la démocratie comme seule priorité du moment, or, on connaît la suite avec les candidatures indépendantes, leur implication souterraine et la mobilisation discrète de l’administration, la convocation d’élus de l’ancien régime, la mise à contribution des tribus pour apporter leur soutien à SIDIOCA, l’homme qui avait leur confiance à l’époque car le président qui rassurait. Et l’ensemble de la classe politique, beaucoup de mauritaniens y compris l’auteur de ces pages, s’est fait avoir par les militaires comme des amateurs politiques. Rares étaient ceux qui étaient vigilants face à cette supercherie.

Ibrahima Moctar SARR, comme beaucoup de mauritaniens et de démocrates, était soulagé par la déposition du dictateur de Mauritanie mais il n’était pas aveuglé pour autant par une confiance inconditionnelle aux militaires. Il avait donc des exigences avant d’apporter tout soutien aux militaires lors de première transition. Il suffit, pour s’en remémorer, de lire ou de relire sa transition en dérive, publiée sur CRIDEM en mai 2006. Il attirait l’attention de la classe politique sur le scénario d’une « démocratie prise en otage » par les militaires, à travers le choix d’un candidat qualifié par cette belle formule d’« homme de paille des militaires » par un opposant célèbre.

Le scénario décrit par lui se réalisera quelques mois plus tard avec le coup d’état du 6 août 2008, cette fois condamné par une partie de la classe politique, entre temps alliée au président déchu, suite à des tractations politiques, pour ne pas dire politiciennes, dont l’auteur de la formule célèbre d’homme de paille qu’il contribuera, contre toute attente, à faire élire au grand dam de son partenaire du Collectif des Forces du Changement Démocratique (CFCD) de l’époque. Un autre opposant, concurrent du président déchu, peut-être pas encore remis de sa défaite de 2007, croit devoir qualifier ce putsch de MOUVEMENT DE RECTIFICATION. Les putschistes trouvent alors le prétexte et une certaine « légitimité » à qualifier leur putsch de « rectification salutaire ».

Il en va ainsi, hélas, de certains de nos hommes politiques « démocrates » qui semblent avoir une conception relative des méfaits éventuels d’un coup d’état. En réalité, tout dépend peut-être du côté où l’on se trouve au moment du putsch.

Pour éviter, peut-être ce mélodrame des soutiens circonstanciels des coups d’états selon la position du moment, et pour amener tous les Mauritaniens à avoir envie de se dresser contre les putschs, défendre la « démocratie », il faut s’attaquer à la question de la cohabitation.

La question de la cohabitation résolue par l’instauration de la démocratie ? Démocratie d’abord ou cohabitation d’abord ?

La période éphémère de gouvernance de SIDIOCA a été perçue, par certains, comme un début d’instauration de la démocratie qui pouvait résoudre la question de la cohabitation ; c’est, du reste, ce qu’avance Ciré BA, idée qu’il pense partager avec Hamdou Rabbi SY. En tout cas, je pense avoir compris cela également en écoutant le philosophe, lors de la journée de l’AVOMM, le 29 mai 2010 et après l’avoir lu et relu.

Contrairement à ce que pense Ciré BA, Ibrahima Moctar SARR ne dit pas la même chose que Hamdou Rabbi SY. Hamdou et Ciré pensent qu’il faut d’abord instaurer une démocratie pour régler la question de la cohabitation. Autrement dit, la question principale aujourd’hui et désormais, c’est l’instauration de la démocratie ; et de là, la question nationale trouvera naturellement une solution. Je ne ferai offense ni à Ciré ni à Hamdou pour conclure que la résolution de la question nationale n’est pas ou n’est plus essentielle pour eux. Je connais leur combat d’antan et d’aujourd’hui et leur attachement à cette question pour ne pas en douter une seconde. Mais en même temps, je crois savoir que depuis le putsch du 6 août 2008 qui les a peut-être traumatisés ou, à tout le moins, fait voler en éclats leurs espoirs d’une Mauritanie démocratique ; ils semblent adopter une position anti-putsch que je respecte parfaitement, et qui, peut-être leur font dire et penser qu’il y a urgence d’instaurer d’abord la démocratie. Et que de là découlerait, naturellement, la résolution de la question nationale. On peut, en effet, affirmer que Ciré, Hamdou et SARR sont de vaillants défenseurs de la résolution de cette question de la cohabitation. En cela, les trois semblent « dire la même chose ». Mais une différence de taille les oppose : il s’agit de l’ordre des priorités. Et ce n’est pas un détail.

Contrairement à Hamdou et à Ciré, Ibrahima Moctar SARR et son parti pensent que la résolution de la cohabitation est une question fondamentale, essentielle, principale, par conséquent prioritaire, et doit précéder l’instauration de la démocratie.

Cela ne veut pas dire que Monsieur SARR soit peu réceptif à la démocratie. Le président de l’ AJD/MR, en homme expérimenté de la politique mauritanienne, est convaincu que les Mauritaniens doivent mettre toutes leurs forces et toutes leurs énergies pour créer les conditions d’une égalité entre les citoyens (Pulaars, soninkés, Wolofs et Arabes, d’une part à travers la reconnaissance par exemple de leur identité dans la constitution, les esclaves et l’ensemble des composantes nationales d’autre part, etc…), gage et condition d’une réelle démocratie.

La classe politique et des citoyens lambda sont déjà tombés dans le piège du CMJD : instaurer d’abord la démocratie, le reste vient après. Ibrahima Moctar SARR et son parti, l’AJD/MR, sont désormais plus que vigilants sur une telle priorité.

C’est pour ne pas avoir compris cela que certains ont cru devoir penser que bien qu’homme de paille des militaires, SIDIOCA pouvait s’attaquer, parce qu’élu -avec le soutien de ses mentors- à la question de la cohabitation. La vérité et la réalité étaient tout autres. Le début du retour des déportés, le discours de juin 2007 sur sa « compassion envers les victimes » des années de braise que d’aucuns ont interprétés comme une reconnaissance de la responsabilité de l’Etat dans les crimes commis à l’encontre de ses propres fils constituaient certes un début prometteur que ses mentors acceptaient d’ailleurs. Devant la question du règlement du passif, le président SIDIOCA bottera en touche et ne semblait pas avoir les mains libres pour s’y attaquer. Il l’aurait d’ailleurs dit à certains visiteurs qu’il avait reçus. Quant au président actuel Mohamed Ould Abdel AZIZ, il a affirmé, à plusieurs reprises, à ses visiteurs, avoir suggéré au président SIDIOCA de s’attaquer au passif humanitaire, mais ce dossier n’était pas ouvert. Parmi ceux qui commençaient à espérer un peu plus représentativité équitable des différentes composantes nationales dans l’administration, les nominations quotidiennes sous le président déchu ont montré qu’aucune rupture n’a été constatée dans le système qui, hélas, se pérennisait, sous couvert de « démocratie ». Sur cette question des nominations, AZIZ poursuit sur la même logique systémique.

On pourra multiplier les élections à satiété, si les mauritaniens n’ont pas, tous, le sentiment d’une égale citoyenneté, notre démocratie demeurera bancale, injuste, cruelle car elle donnerait, à la face du monde, et pour la consommation extérieure, l’impression que le peuple choisit librement ses représentants alors que c’est loin d’être le cas. Un esclave qui n’est pas libre ne peut pas voter librement. Des mauritaniens déchus de leur nationalité parce que Pulaars, soninkés ou wolofs et déportés vers le Sénégal et le Mali ne peuvent prendre part librement au choix de leurs représentants ou se présenter eux-mêmes à des élections. Des tribus qui dictent la conduite à tenir lors des élections, les pesanteurs sociales qui empêchent les électeurs de voter librement, la féodalité abjecte et rétrograde qui pousse des électeurs à voter contre leurs choix personnels constituent des handicaps liés à la non résolution de la question de la cohabitation entre les Mauritaniens. Et ces questions ne peuvent trouver de solution que lorsque l’on se décide à s’asseoir, sans hypocrisie, sans faux semblant, autour de la table pour régler ces questions de COHABITATION. Après cela, la démocratie pourrait suivre, et encore !!!!!

Au-delà de ces questions relatives à la réconciliation nationale et à la cohabitation, les achats de vote et de conscience qui sont légion chez nous n’autorisent pas, selon moi, à préconiser aujourd’hui la primauté de la « démocratie » sur le règlement de la question nationale. Quand tous les Mauritaniens se sentiront citoyens à part entière, quand le système se décidera à se saborder ou quand les hommes politiques se décideront à s’attaquer sérieusement, définitivement et durablement à la résolution de la question de la COHABITATION, on pourra penser à l’instauration de la vraie démocratie, et non le contraire.

Et si les hommes politiques mauritaniens ne sont pas capables de se surpasser et de se diviser, le règne des militaires durera longtemps, directement ou par procuration. Là encore, je diverge de mon ami Ciré BA qui semble convaincu que ces derniers ne sont plus qualifiés pour faire de la politique.

« Je suis convaincu que notre armée n'est plus qualifiée à s'impliquer dans la vie politique ».

J’ai presque envie de dire « amen » et partager cette conviction de mon ami Ciré BA. Hélas, là encore, la classe politique mauritanienne semble loin du compte pour disqualifier nos militaires.

Avant de revenir à nos militaires et à leurs rapports avec la classe politique, il y a lieu de rappeler que des régimes civils se sont comportés de façon abjecte et horrible face à leurs peuples là où des militaires sont venus les sauver : pensez au Général De Gaulle, et plus proche de nous à Amadou Toumani TOURE dit ATT du Mali, à Sékouba KONATE de Guinée Conakry ou DJIBO Salou du NIGER qui sont en train de donner aux civils des leçons de démocratie et de civisme démocratique. Il semble, à travers ces quelques exemples, que ce soient des militaires qui instaurent, restaurent ou rétablissent la démocratie que des civils ont dénaturée.

Je crois qu’il faut se garder de cette facilité ou de cette naïveté qui consiste à croire que seuls les civils sont visionnaires ou qualifiés et que les militaires sont incapables. En tout cas, l’histoire politique de la Mauritanie montre que nous avons, en Afrique, la classe politique parmi les plus opportunistes et les plus naïves. Qui a empêché une véritable alternance d’avoir lieu en 2007 après 21 ans de dictature « tayiste » au moment où toute l’opposition classique espérait se débarrasser enfin des militaires ? Qui a volé au secours des militaires et de leur homme de paille leur donnant sur un plateau d’argent, que dis-je sur un plateau d’or, en sacrifice ou en offrande les espoirs de changement du peuple mauritanien longtemps assoiffé de véritable alternance ? N’est-ce pas toujours les hommes politiques de Mauritanie qui se font rouler dans la farine par des militaires qui les manipulent comme bon leur semble ? N’est-ce pas des hommes politiques qui ont légitimé aujourd’hui le coup d’état d’AZIZ par les urnes en allant signer à Dakar des accords du même nom ? N’est-ce pas des hommes politiques civils qui, après avoir soutenu honteusement le coup d’état qualifié de mouvement de rectification, sont venus expliquer tranquillement à la terre entière que finalement ce qui était un mouvement de rectification, la veille, était devenu subitement, le lendemain, un coup d’état inacceptable ? Comment dans ces circonstances se faire respecter par le peuple ? Comment dans ces circonstances peut-on espérer dompter toute tentation des militaires de s’impliquer dans la vie politique et à se cantonner dans leurs casernes ? Comme Ciré BA, je rêve de voir, en Mauritanie, une classe politique lucide, convaincue qui ne se perd pas dans des choix tacticiens du moment espérant tirer les marrons du feu.

Tant que notre classe politique n’aura pas compris où se situent les vrais enjeux de notre peuple multiracial, multiethnique, multilingue, multiculturel ; tant qu’elle n’aura pas accepté que cette diversité ethnique, culturelle, linguistique et raciale est une richesse qu’il faut magnifier et montrer en exemple, tant que notre peuple regardera, de façon séparée, vers le monde arabe et vers le monde noir et africain au lieu de les regarder ensemble et fièrement, les conditions de la division nationale seront toujours présentes, et les militaires pourraient continuer à nous diriger durablement hélas !

Ousmane DIAGANA
Secrétaire National de l’AJD/MR chargé des Relations Extérieures

Il me semble que Hamdou Rabbi SY et Ibrahima Sarr disent un peu la même chose.

Ibrahima Moctar SARR et Hamdou Rabbi SY disent-ils un peu la même chose ? Quelle démocratie adouber et quel coup d’état criminaliser ?
Effectivement, Ibrahima SARR n'a pas tord en disant que l'instauration de la démocratie suppose,bien sûr, la résolution de la question nationale qui est posée depuis Novembre 1946, date à laquelle pour la première fois, les Mauritaniens sont appelés à élire leur député au Parlement Français dans le cadre de l'Union Française.
Déjà, à cette époque deux tendances s'étaient dessinés: d'un côté, les Maures pour qui "le représentant de la Mauritanie ne saurait être un noir", de l'autre les notables Noirs de l'Union Générale des Originaires de la Vallée du Fleuve (UGOVAF), inquiets, qui font appel à une candidature européenne (Cf sous - serie 2G45: 134, Archives Nationales du Sénégal).
Résultat des courses: Horma Ould Babana, soutenu par Senghor et Lamine Guèye, fut élu contre Yvon Razac.
Horma ould Babana sera vite combattu par la majorité des tribus, l'administration coloniale avant de réclamer le rattachement de la future Mauritanie au Maroc, épousant les thèses d'Allal El FASSI qui soutenait que notre pays fait partie intégrante du Royaume Cherifien. En réponse à cette
position, les ressortissants de la vallée du Fleuve dans leur majorité réclamaient un ancrange dans l'Afrique Occidentale.
En 1951 puis en 1956 Horma et son parti, l'Entente Mauritanienne sont battus par l'Union Progressiste Mauritanienne (UPM)' soutenue par l'administration coloniale, dirigée par Sidi El Mokhtar N'DIAYE. Mokhtar Ould DADDAH en assurait le poste de Secretaire Général.
L'UPM se transformera en PRM (Parti de Regroupement Mauritanien) puis en PPM (Parti du Peuple Mauritanien) que nous connaissons tous.
A chaque élection, depuis 1946, la question nationale est posée et est portée par l'UGOVAF, l'UGOF, le Boc Démocratique du Gorgol, la Nahda... Elle n'est pas nouvelle. Elle est fille de la création de notre pays.Nous connaissons tous les évenements de 66, 86, 87 et 89...

Evidemment qu'il faut la résoudre.Vus les rapports de forces défavorables et le traumatisme subi, elle doit être résolue par l'instauration de la démocratie, l'organisation d'élections libres et transparentes. Ce n'est pas suffisant. Il nous faut des garanties et à ce titre, j'hésite entre régionalisation, bonne décentralisation et un système fédéral.

Il me semble utile de préciser que nous ne connaissons pas encore la démocratie. Depuis TAYA, nous avons organisé des élections sur mesure, truquées.. laissant sur le bord de la route, le peuple. Des élections couronnant naturellement celui qui les organise.

Hamdou Rabby n'a pas tord non plus de penser qu'avec la démocratie on peut résoudre la question nationale. Il pense certainement comme moi que l'armée doit être au service du politique qui répond devant ses électeurs.

On devra, un jour, criminaliser les coups d"état et exiger de l'armée qu'elle reste dans les casernes. De plus, je suis convaincu que notre armée n'est plus qualifiée à s'impliquer dans la vie politique et qu'elle devrait prouver qu'elle n'est pas génocidaire.

Oui à la démocratie. Non à une démocratie à la Turque.

Ciré BA

Les commentaires suite à l'article de Mr Ciré BA:

1.Posté par Moussa M'Baré Bâ le 04/06/2010 00:59
Merci Ciré Bâ pour votre article riche et équilibré je trouve qu'il reconcilie les deux théses celui de Ibrahima Moctar Sarr et celui de Hamdou Raby Sy.
Bonne continuation Monsieur Bâ

Moussa M'Baré Bâ
Montréal Québec

.

2.Posté par S... le 04/06/2010 10:31
La démocratie, de mon point de vue est un concept creux destiné à maintenir les masses laborieuses dans une obscurité permanente. Poser la démocratie comme préalable dans la résolution de la "question nationale" n'aurait pas de sens en Mauritanie dans la mesure où celle-ci envisagée comme processus, ne fait pas forcément sens pour le Mauritanien lambda. C'est là une question d'intellectuels éloignée des préoccupations du "peuple".

S...

3.Posté par Barrou le 04/06/2010 16:46
Ciré je ne suis pas d'accord avec vous, d'abord je pense que IMS et HRS ne disent pas la même chose, ensuite vous ne donnez pas d'arguments valables pour étayer votre affirmation.
Mais plutôt vous faites "l'historique" de la cohabitation.
Merci
http://www.avomm.com

4.Posté par badara sy le 04/06/2010 18:03
Ciré BA est complétement à côté de la plaque. S'ils disaient la même chose il n'yaurai pas eu de contradiction. La différence est que l'un pose comme principe de base la démocratie et le second le réglement de la question nationale et de la cohabitation. Donc, ils ne disent pas la même chose

5.Posté par Bandel le 04/06/2010 19:28
Ciré veut parler pour ne rien dire
Tu n'as rien dit
et sans polémiquer
http://www.avomm.com

6.Posté par Wane zakaria le 04/06/2010 20:15
Je suis membre de l'UFP et je trouve que Ciré a fait une analyse de haute facture. Il a raison de dire de dire que la démocratie permettra de résoudre la question nationale, l'esclavage, la misère.. Les points du Président de l'AJD et de Hamdou se rejoignent et se complètent.
L'analyse synthetique de Ciré BA est une invitation à voir notre devenir, bien plus que la seule question nationale. Merci de lire entre les lignes et le dernier paragraphe. La question nationale est importante pour les nationalistes négro - africains, il faut qu'elle soit résolue de façon durable et définitive. Mais n'oublions pas toutes les questions relatives à la pauvreté, la féodalité, l'esclavage.
Merci Ciré BA pour l'analyse et le bref aperçu mais vous oubiez de parler du MND.



7.Posté par Moussa M'Baré Bâ le 04/06/2010 23:07
Je vote pour des Personnes comme Ciré Bâ qui font de bonnes analyses pour eviter que nos leaders et leurs millitants se lancent des missiles jusqu'a preuve du contraire notre lutte est commune.

Mousssa M'Baré Bâ
Montréal Québec

8.Posté par Adama NGAIDE le 05/06/2010 05:46
"Restauration autoritaire par-ci, multipartisme administratif par là, ailleurs maigres avancées au demeurant réversibles et, à peu près partout, niveaux très élevés de violence sociale, voire situations d’enkystement, de conflit larvé ou de guerre ouverte, sur fonds d’une économie d’extraction qui, dans le droit fil de la logique mercantiliste coloniale, continue de faire la part belle à la prédation." Achille Mbembe. Brillant Historien Camerounais qui parlait de democratie apres 50 ans d'independance.

Ceci etant rapporte venons-en au sujet du Jour. Je me permets d'abord de remercier le philosophe Hamdou pour son travail et ses innombrables contributions. Je dois dire que j'ai eu le meme sentiment que mon president en lisant le philosophe.

La Question nationle est forcement une etape qui doit presider a la "democratie" maritanienne.

Son excellence a parfaitement raison. Il convient, de rappeler que pour une question de CIVILISATION, la democratie est un principe accepte, beau et incontournable mais la democratie ne se livre pas seule et dans le cadre d'une analyse objective voire chirurgicale, nous devons resister a cette espece de democratie qui nous plonge chaque jour dans les affres, les mesaventures et malheurs d'une la democratie "pret a porter".......devenue cahe-misere de politiciens cramponnes au pouvoir ou alors manipulant a la turque, elurs civils (SIDIOCA); Cette democratie est aussi un vivier pour toute une caste d'intellectuels rapaces sortis de "grandes ecoles"; Cette democratie "pret-a-porter" est aussi l'autre pretexte qui sert, sous nos yeux, a l'abus fait aux populations africaines (manipulation des constitutions, manipulations des assemblees nationales, des senats, tripatouillage, achat des consciences ou des inconsciences, reconnaissance de partis dont les gerants sont des agents de renseignement et d'espionage au nom de la democratie, pillage des moyens de l'etat pour les implantations et autres actions indignes)........Sur ce sujet precis, je suis sur que le philosophe est en phase avec ses camarades....................... L'appel au debat pour la resolution de la question d'etat, de nos institutions (legislatives eT consultatives), des droits de l'Homme ect.... est un IMPERATIF. Une democratie qui ne porte au pouvoir que les memes tetes, les memes intellectuels, les memes assassins, les memes militaires, les memes hommes d'affaires, cette democratie est DANGEREUSE.

A mon avis je pense, qu'a la lumiere des principes democratiques, que jamais la democratie dans son acception la plus achevee ne pourra se faire sans une BATTERIE de mesures prealables sacrificielles propres a chaque contree. Si la demiocratie reste le presuppose le plus acceptable,il reste qu'une analyse realiste, rigoureuse est necessaire pour l'inventer d'abord et la gere ensuite.

Paradoxalement cet aspect a ete banalise alors meme qu'il semble etre imperatif et vital pour un pays qui est a construire et ou la negation de l'autre reste une pratique etatique incontestable (Racisme d'Etat). Et puisque je parle d'etat, il faut dire que nous ne pouvons faire l'economie d'un debat sur le type d'etat autre et different de l'etat raciste que nous connaissons, et par voie de consequence, se pose le probleme de l'identite de la mauritanie.

Identitee sacrifiee au nom d'un arabisme impose aux negro-africains qui, helas, sont interpelles tant leurs reponses a cette question nationale est divergente. C'est la toute la pertinence de la contribution de IMS.

La democratie est un concept extraordinaire qui, dans la lettre permet aux hommes et aux femmes de vivre ensemble; C'est un concept extraordinaire en ce qu'il permet a un noir de voter consciemment pour un blanc et vis versa; Ce concept est beau en ce qu'il permet de choisir la langue dans laquelle on peut s'exprimer a l'assemblee nationale, a l'ecole, dans l'administration ect......C'est cette democratie qui autorise la liberte d'entreprendre, de pener, de se marier ect; La democratie est aussi ce concept qui offre les droits fondamentaux; C'est un concept parfait mais en Mauritanie la RESISTANCE par rapport a la democratie "pret-a-porter" doit faire autorite jusqu'au jour ou les mauritaniens et les mauritaniennes comprendront que la question nationale n'a pas de camp tout comme la verite. La question nationale reste posee. Racisme, Negation de l'autre, Esclavage et Feodalite, Violation des droits de l'hommes ne sont pas compatibles avec la democratie.

Quoi qu'il en soit, cette interpellation reste PERTINENTE. COMMENT FAIRE LA DEMOCRATIE SANS LA RESOLUTION DE LA QUESTION DE FOND: LA QUESTION NATIONALE
Adama NGAIDE. Responsable Section AJD/MR. New-York
Qu'allah nous guide.

9.Posté par Sada Sow le 05/06/2010 14:22
Mes chers frères, je vous en prie, faisons très attention, je sens que dans notre coquille d'intellectuels,j'allais dire musulmans,nous avons tendance à oublier des fois que DIEU nous a fait des recommandations dogmatiques,sans nuance aucune...
Nous avons tous le devoir immanquable de dire la vérité quel qu'en soit le prix à payer (parole d'ALLÄH)!!! Donc, Ciré, mon cher frère ne joue pas au mauvais équilibriste entre nos deux frères que sont : Hamdou Sy et son ainé le Président Ibrahima Sarr.
Dans l'une de mes réaction j'y ai déjà précisé que nul n'est parfait (sauf DIEU bien entendu). Sachez que Hamdou a dépassé le cadre de GRAND HOMME,mais cela ne veut pas qu'il ne se trompe point !!! Soyons raisonnables, cette fois ou dans ce cas précis, DIEU a choisi Ibrahima et c'est lui qui a raison, Ciré,tu le sais,tu ne dois te gêner pour le dire et j'espère qu'en le disant tu blesseras pas Hamdou; par contre ça devait le plaire. Sachez que nous devons nous souder dans la vérité,rien que le vérité...Votre frère qui vous aime tous: RÈGLEMENT DE LA QUESTION NATIONALE AVANT TOUT...


http://www.yahoo.fr

10.Posté par mohamadou le 06/06/2010 12:41
Mes frères unissons nous c'est l'union qui fait la force
longue vie à tout le monde AMINE.

11.Posté par Djibril BA le 06/06/2010 14:12
Sans être animé par aucune visée polémique, je voudrais souligner que l'enjeu de notre combat n'est plus la question de la cohabitation entre les communautés, mais la question de la démocratie. C'est la fondation d'un Etat de droit qui donne la garantie à des composantes humaines culturellement, religieusement et linguistiquement différentes de vivre ensemble."

L'équation à résoudre est comment parvenir à instaurer une démocratie? Elle ne sera possible que si les préalables qui fondent une bonne cohabitation dans un pays comme le notre sont réalisés. A mon avis dans un pays archaïque comme le notre enfoncé dans la féodalité et le tribalisme il n y a que les victimes du système qui sauront changer la donne en accédant aux centres des décisions. En Afrique du Sud n y avait il pas démocratie pour la race dominante ? Aux états unis d'Amérique n y avait t il pas démocratie pour la race dominante au moment où les noirs américains luttaient pour les droits civiques ? Pensez vous qui si l'ANC avait attendu l'avènement d'une vraie démocratie l'apartheid serait terminé aujourd'hui ?

Notre système est encore plus pernicieux que les deux que je viens de citer ci-dessus.

Ou la communauté des victimes inverse la donne ou nous resterons encore très longtemps la main tendue en attendant le bon vouloir des tenants du système.

Notre salut viendra de nous.



Djibril BA
Mardi 28 Décembre 2010 - 21:46
Mardi 28 Décembre 2010 - 21:45
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1.Posté par bala le 05/06/2010 23:04
Les leaders politiques mauritaniens sont tous de faux types.Ils aiment une chose et son contraire.C'est selon......
"ON RECOLTE LA VIE QUE L'ON SEME" disait un chanteur français.
Tant que l'homme mauritanien n'arrivera pas à hauteur d'homme civilisé, on vivra dans la cata jusqu'à la fin du monde.
Ces problémes de cohabitation et de racisme n'existent que chez des peuples arriérés.
La cohabitations entre nos communautés et à l'interieur de nos communautés est franchement déplorable.
La solution?A chacun la sienne.

2.Posté par gaby le 05/06/2010 23:49
Qu'on le veuille ou non, la démocratie véritable précède la question nationale, qu'elle peut prendre en charge alors que celle-ci, particulariste, étroite, ne saurait évidemment porter une charge qui la dépasse de par sa vocation originelle de gestion de l'intérêt général et des intérêts particuliers.
On peut même trouver à juste titre égocentriques ceux qui n'appréhendent la politique qu'à travers le prisme de leur particularisme. Il y a comme une mauvaise foi ou, à tout le moins, une certaine naïveté à dire : avant d'instaurer la démocratie, il faut d'abord régler la question de la cohabitation.
La démocratie véritable règle la problématique en substituant l'habitation à la cohabitation, qui disparaît ainsi avec les problèmes qu'elle engendrait.

3.Posté par GOONGA le 06/06/2010 01:12
Gaby, Comment la democratie veritable sans d'abord reconnaitre qui et qui est mauritanien?

4.Posté par Wane le 06/06/2010 02:21
J'ai lu et relu le papier de Ciré BA. J'ai l'impression que vous dénaturez tout. Je vous prie de le relire. Il dit plutôt, étant donné qu'on n'a pas les moyens d'imposer la résolution de la question nationale (rapport de forces défavorables), passons par la démocratie. Je suis militant d'un autre parti et j'avoue que Ciré BA me donne l'impression d'être des vôtres.

5.Posté par Djiné Lô le 06/06/2010 10:07
Le seul cadre valable de l'A.J.D/Mr. Un militant trés loyal à son président, trés serieux, bon pratiquant de l'Islam. Ousmane est avant tout un universitaire engagé, constant et modeste.
En plus d'être notre chargé des relations extérieures, je recommande au président Sarr de le nommer au poste de conseiller spécial. De plus affecter Bocar Bâ à la communication du parti.
Ces deux-là constiuent des valeurs sûrs. Je suis persuadé q'une telle mesure redonnera au parti un second souffle.

6.Posté par mohamadou le 06/06/2010 12:25
De Taya à Abdel Aziz rien n'a changé pour les noirs
La lutte est devenue plus longue depuis le dernier coup d'état
Unissons nous pour continuer la lutte, les noirs sont fatigués.
parlons de l'unité de nos cadres noirs .
L'UNION FAIT LA FORCE.

7.Posté par Djibril BA le 06/06/2010 13:56
Nous avons pourtant me semble t’il tout, compris, tout ressassé, tout visité revisité, tout subi. Que nous reste t’il ?

Le peu de sacrifice nécessaire peut-être ? La libetré a un prix, vaincre l'injustice a un prix, accéder à une société plus équitable quand on vit sous domination a un prix.
Sommes pous prets à payer ce prix ?

En rebondissant sur une partie de l'article de Ciré dans lequel Hamdou Rabi dit

et je le cite

"Pour finir, il me revient à l'esprit le mot de conclusion de Mandela lors de sa plaidoirie au terme de son procès dont le verdict le condamna à la prison à perpétuité, visant à insuffler du courage à des générations de sud-africains noirs écrasés par l'Apartheid: « J'ai consacré ma vie à cette lutte du peuple africain. J'ai combattu la domination blanche, j'ai combattu la domination noire. J'ai œuvré pour une société démocratique, éprise de liberté, où chacun puisse vivre en harmonie, dans le respect de l'égalité des chances. Je veux vivre pour cet idéal et le réaliser. Je suis prêt, s'il le faut, à mourir pour cet idéal. »

Ni Nelson Mandela ni l’ANC ni le peuple noir d’Afrique du sud ne sont resté dans le discours ils y ont joint de l’action.

NELSON MANDELA disait aussi dans cette plaidoirie du procès de Rivonia :

Je le cite

« J'ai déjà signalé que j'étais l'un de ceux qui ont contribué à la constitution d'Umkhonto. Moi et ceux qui ont mis sur pied 1'organisation l'avons fait pour deux raisons. Premièrement, nous étions persuadés que la politique menée par le gouvernement conduisait tout droit les Africains à une violence inévitable, et que sans dirigeants responsables capables de canaliser et de contenir les sentiments de notre peuple, il se produirait des actes terroristes susceptibles d'engendrer entre les diverses races un ressentiment et une hostilité d'une intensité encore jamais égalée, même en temps de guerre. Deuxièmement nous avions conscience que le peuple africain n'avait d'autre choix que la violence pour lutter victorieusement contre le principe établi de la suprématie blanche. La législation bloquait tous les moyens légaux de manifester notre opposition a pareil principe, et nous nous retrouvions dans une position qui nous amenait soit à accepter un état permanent d’infériorité, soit à tenir tête au gouvernement. Nous avons choisi de braver la loi, mais sans recourir a la violence; ce n'est qu'a la suite d'une nouvelle législation contre nos méthodes et, plus tard, d'une démonstration de force de la part du gouvernement pour écraser toute opposition a sa politique, que nous avons décidé de répondre a la violence par la violence.

Mais la violence que nous avions choisi d'adopter ne relevait nullement du terrorisme. Nous qui avions établi Umkhonto étions tous des membres du Congrès national Africain qui, pour résoudre les conflits politiques, s'appuyait sur les principes de non-violence et de négociation. Nous croyons que l'Afrique du Sud appartient a tous ceux qui vivent en son sein, et non point a une collectivité, qu'elle soit noire ou blanche. Nous ne voulions pas d'une guerre interraciale, et nous avons tout fait pour l'éviter. [ ... ]

Je dois en revenir à juin 1961. Nous, les dirigeants de notre peuple, qu'étions-nous appelés a faire? Allions-nous nous laisser intimider par ces démonstrations de force et ces menaces, ou bien allions-nous les affronter et, si oui, comment?

Nous ne doutions pas que nous devions continuer à mener le combat. Toute autre décision nous apparaissait comme une pitoyable capitulation. Notre problème n'était pas de savoir s'il fallait nous battre mais de quelle manière continuer. En tant que membres du CNA, nous avions toujours été partisans d'une démocratie non-raciale, et nous répugnions à engager toute action qui aurait pu creuser entre les races un fossé plus grand encore. Mais les faits parlaient d'eux-mêmes : cinquante ans de non-violence n'avaient apporte au peuple africain rien d'autre qu'une législation de plus en plus répressive et de moins en moins de droits. Peut-être cette Cour éprouve-t-elle quelque difficulté à le comprendre, mais si pendant longtemps le peuple a prôné la violence - évoquant le jour où il combattrait l'homme blanc et récupèrerait son pays - nous, les dirigeants du CNA n'avons pas moins persisté à les persuader d'y renoncer et d'utiliser des moyens pacifiques. Ceux d'entre nous qui ont abordé le sujet en mai et juin 1961 ont dit admettre que notre politique pacifiste n'avait abouti à rien, et que nos partisans commençaient à perdre foi en cette politique, envisageant d'une façon inquiétante le recours au terrorisme. [ ... ]

Eviter une guerre civile a été notre credo pendant de nombreuses années, mais quand nous avons décide d'inclure la violence dans notre politique, nous avons pris conscience que nous devrions peut-être un jour y faire face. Il nous a fallu en tenir compte dans l'établissement de notre plan d'action. Nous avions besoin d'un plan assez flexible pour nous permettre d'agir en fonction de l'évolution de la situation et qui, par-dessus tout, se devait de considérer la guerre civile comme l'ultime et dernier recours, et laisser l'avenir en décider. Nous ne voulions pas nous livrer à une guerre civile, mais nous voulions être prêts au cas où elle deviendrait inévitable. Nous disposions pour cela de quatre moyens : le sabotage, la guérilla, le terrorisme et la rébellion ouverte. Nous avons choisi le premier, convaincus de le mener jusqu'au bout avant de prendre une autre décision.

A la lumière de nos antécédents politiques, notre choix était logique. Le sabotage excluait la perte de vie humaine, et l'avenir des relations raciales était plein d'espoir. La rancœur s'amenuiserait et, si cette politique portait ses fruits, un gouvernement démocratique pourrait un jour devenir réalité. [ ... ]
Fin de citation
Nelson Mandela par Jack Lang Editions Perrin 2004

Elle, la démocratie, même imparfaite est devenue réalité en Afrique du Sud mais au prix que nous connaissons tous.
Si nous mettions nos énergies dans la demande du commentateur Mohamadou cela nous serait certainement plus bénéfique.


Djibril BA

8.Posté par gaby le 06/06/2010 18:58
Trop longue et inutile citation ! Incapacité d'argumenter soi-même ?

9.Posté par Djibril BA le 06/06/2010 22:47
Gaby,
Chacun fait comme il peut. Si vous savez faire mieux guidez nous.

Nous sommes dans un débat constructif. Loin de moi de vous peiner mais je vais encore citer Hamdou rabi dans sa réponse à IMS.

" La culture démocratique est un long processus d'acquisition, qui fait rarement l'économie de la violence, même si nous sommes d'accord que, c'est la voie la plus périlleuse et la moins à la portée des faibles. En revanche, il nous appartient de promouvoir, par des moyens politiques, la résistance contre l'humiliation, la dénégation et l'exclusion. L'attachement à la dignité doit primer sur la quête des primes et des salaires obtenus par la résignation et le reniement du sens de l'honneur. "

Gaby, Prenez du temps et relisez cette partie de la plaidoirie de Nelson Mandèla.
Vous n y êtes cependant pas obligé(e)
Le débat doit nous mener à la convergence notre seul salut. Rassembler nos forces pour amoindrir nos faiblesses. Nous unir pour pouvoir faire face à un système qui nous broie.
La violence sans l’exercer nous l’avons subie, nous la subissons encore sous plusieurs formes.
Attention lutter par la non violence n’exclue pas subir la violence.

Djibril BA

10.Posté par BOJEL SIH le 08/06/2010 11:50
Du concret nous manque beaucoup. Ayons le courage d'exiger nos dirigeants politiques
d’avoir un minimum d’entente sans lequel tout combat est voue à l’échec. A force de vouloir
copier la démocratie occidentale, nous avons raté tout. Tant que nous ne somme pas d’accord sur l’essentiel, nous n’aurons pas le droit de nous plaindre de ce qui nous arrive. Arrêtons enfin d’être coresponsables de ce qui nous arrive.
Amicalement.

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